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Viande bovine La Coordination rurale a des réserves sur l’obligation des contrats

La section de la viande de la Coordination rurale se dit « ouverte » aux propositions portées par le ministère de l’Agriculture sur la contractualisation obligatoire, malgré de « nombreuses interrogations et réticences ». ©Cédric Faimali/GFA

Dans un communiqué publié le 10 décembre 2021, la section de la viande de la Coordination rurale s’interroge sur l’application de la loi Egalim 2. Pour le syndicat, de nombreuses « zones d’ombre » restent à éclaircir avant le 1er janvier 2022, date d’entrée en vigueur de la contractualisation obligatoire pour les jeunes bovins mâles, vaches et génisses à viande et bovins sous signe de qualité.

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Après « l’échec » de la loi Egalim 1, « nous émettons des réserves sur les effets de la seconde version », indique Stéphane Charbonneau, responsable de la section de la viande à la Coordination rurale (CR). Pour autant, si de nombreuses « interrogations et réticences » subsistent, le syndicat souhaite « donner une chance » aux propositions portées par le ministre de l’Agriculture.

Ainsi, la section de la viande de la CR « travaillera avec tous les partenaires volontaires pour que l’esprit de la loi [NDLR visant à protéger la rémunération des agriculteurs] se traduise sur le terrain », s’engage-t-elle.

> À lire aussi : Loi Egalim 2, les marchés de bétail vif sont exemptés de la contractualisation (10/12/2021)

Trop de contraintes à la commercialisation

Le syndicat pose tout de même quelques conditions : afin « d’améliorer l’acceptabilité et la faisabilité » de cette mesure, la Coordination rurale demande que la contractualisation obligatoire se limite à 70 % des cheptels. « Les éleveurs doivent pouvoir garder la main sur une partie de leur commercialisation », estime-t-elle.

> À lire aussi : Contractualisation, la FNB diffuse un contrat type pour la vente des bovins (01/12/2021)

Des mesures difficilement applicables en dehors de la France

Le syndicat est également sceptique quant à la bonne application de la loi Egalim 2 au-delà des frontières de l’Hexagone. « Comment une contractualisation franco-française pourra s’inscrire dans le marché européen à la fois pour les importations, mais aussi pour les exportations ? Nos positions à l’exportation sont-elles suffisamment robustes pour imposer nos coûts de production ? », s’interroge la section de la viande de la Coordination rurale.

Ses membres craignent que la contractualisation obligatoire freine les effets de conjoncture actuels sur le marché de la viande bovine. « La contractualisation se met en place dans un contexte de hausse des prix, ne risque-t-elle donc pas de limiter cet effet de marché ? De plus, elle intervient alors que les coûts de production sont au plus haut : les indicateurs de coût de production seront-ils suffisamment fiables pour éviter une chute des prix par la suite ? »

> À lire aussi : Négociations commerciales, une mise en œuvre laborieuse des contrats (15/11/2021)

Lucie Pouchard

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